Déclaration préalable SNES-FSU / SNUIPP-FSU

Cette CAPA se tient dans des conditions très particulières, en visioconférence, ce qui permet d’assurer la sécurité de toutes et tous et nous vous en remercions.

Dans l’Éducation Nationale, le gouvernement a confirmé, en dépit des préconisations de son comité scientifique, la réouverture progressive des crèches et des écoles puis des collèges dès le 11 mai, renvoyant la décision pour les lycées à fin mai. Cette reprise scolaire repose sur un éventuel volontariat des familles, contrevenant ainsi à l’obligation scolaire et laissant les familles face à la responsabilité d’estimer les risques pour leurs enfants. Par ailleurs chacun sait que nombre d’entre elles, du fait de l’annulation des mesures de chômage partiel ou des régimes d’autorisation d’absence dans la Fonction publique dès le mois de juin, subiront des pressions économiques les contraignant à envoyer leurs enfants à l’École : le volontariat sera de fait annulé pour certains. Nous exigeons que priorité absolue soit donnée à la santé et à la protection des personnels et des usagers dans les écoles, les collèges, les lycées et les CIO.

Pour les PsyEN de l’académie de Versailles, cette situation de confinement fut également totalement inédite. Elle a pu mettre en évidence la pauvreté et les manques de matériel professionnel pour répondre à nos missions de psychologues en distanciel (pas de téléphone portable professionnel, des ordinateurs professionnels poussifs voire inexistants, pas de connexion internet type clé 4G...). Pour faire face à cette situation de répondre aux besoins des élèves, des familles, des équipes pédagogiques, de nos partenaires, les PsyEN ont été dans l’obligation d’utiliser leurs matériels personnels, ceci est totalement inacceptable ! Mettant ainsi chacune et chacun, face à sa propre responsabilité professionnelle et sa culpabilité en refusant de les utiliser. Il est grand temps, que les personnels des RASED et des CIO en général et les psychologues de l’Éducation nationale en particulier, puissent exercer leurs missions avec des conditions matérielles conformes à ceux de notre époque, dignes d’une école qui prône l’accès au numérique à tous les élèves.

Durant cette période, les PsyEN EDA et EDO de l’académie ont été traversés par des doutes, incertitudes, questionnements, inquiétudes, faute de demande cohérente de la part de notre hiérarchie. Très sollicité·es dans certaines circonscriptions et bassins, totalement oublié·es dans d’autres. Les collègues se sont organisé·e·s ici et là selon ce qui leur a semblé important, bien conscient·e·s de la gravité de la situation et de l’incompétence de notre administration pour gérer cette crise en tenant compte des facteurs humains et psychologiques. Ils ou elles se sont concerté·es et ont agi : permanences téléphoniques, suivi des élèves et des familles, maintien du lien avec les équipes des établissements scolaires, mise à disposition de documents… Après 2 mois de confinement, le ministre de l’Éducation nationale s’adresse aux PsyEN, par le biais d’un message diffusé sur des plates formes tout public avant d’arriver dans nos messageries professionnelles. Monsieur Blanquer s’est-il souvenu soudainement que les PsyEN ont des fonctions propres pouvant devenir nécessaire en cette période trouble ? A-t-il soudain pris conscience que les mesures strictes qui accompagnaient cette pandémie généraient des souffrances ? Ou bien est-il cynique au point de nous avoir sollicité pour limiter les dégâts inévitables liés aux conditions qu’il avait imposé lui-même pour cette reprise ? Pour la FSU, ce message est arrivé bien trop tard, les PsyEN n’ont plus confiance en cette administration qui saccage un à un tous les services. Les PsyEN n’attendent pas d’éloges de la part de leur ministère, elles et ils attendent du respect et des moyens qu’il serait grand temps d’entendre : 1 PsyEN pour 800 élèves, des postes réellement pourvus partout, une augmentation sensible du nombre de postes aux concours et le maintien d’un réseau de CIO sur tout le territoire.

L’annonce par le Rectorat début mai de la réouverture de 2 CIO par département est inacceptable. Cette décision est incomprise de la part des personnels des CIO puisqu’elle va à l’encontre des recommandations de limiter les trajets en transport en commun et qu’elle ne permet pas aux équipes d’assurer leur mission de service public à destination de tous les usagers. La communication tardive du plan de reprise et du protocole sanitaire (4 jours avant la réouverture des 4 premiers CIO) met en difficulté les équipes pour organiser l’installation de toutes les mesures sanitaires et préparer une reprise sereine. Ces décisions montrent une impréparation du rectorat. La FSU demande à ce qu’un calendrier de programmation pour la réouverture de tous les CIO de l’académie soit communiqué rapidement.

En ce qui concerne la CAPA qui nous réunit ce jour, nous rappelons de nouveau notre désaccord avec le choix qui a été fait de supprimer ces instances de dialogue social. Chaque opération de carrière démontre le caractère indispensable des instances paritaires pour la mise en œuvre dans la transparence et le respect de l’équité des règles fixées par le Ministère, et connues de tous.

Nous examinons aujourd’hui le tableau d’avancement à la hors-classe du corps des PsyEN. Nous avons obtenu, avec la mise en place des nouvelles carrières, dans le cadre du PPCR, des modalités d’accès à la hors-classe beaucoup moins restrictives que celles qui existaient lors de sa création. Aujourd’hui, tout collègue a donc vocation à parcourir une carrière complète sur deux grades.
Concernant les avis obtenus par les collègues, les iniquités de traitement entre les deux disciplines EDO et EDA semble s’effacer ce qui permettra à terme de gommer ces disparités au sein d’un même corps.

Nous aurons plusieurs questions à soulever, aujourd’hui, concernant le tableau des promouvables à la hors-classe. Pourquoi certains collègues n’ont pas bénéficier de rendez-vous de carrière ? A partir de quels critères ont été attribués les avis définitifs pour ces collègues ? Est-ce qu’il y a des collègues qui se sont manifestés pour un départ à la retraite dans les mois qui viennent ?
Nous tenons pour finir à remercier la cellule des actes collectifs pour la qualité des documents mis à notre disposition.

Compte-rendu de la CAPA Tableau d’avancement à la hors-classe

Présents : DRH adjointe, chef DPE, cheffe de la cellule des actes collectifs, CSAIO, FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT.
Concernant la demande de matériel informatique pour les PsyEN : le rectorat lors de cette crise sanitaire a pris conscience que les personnels « doivent être équipés systématiquement ». Le prochain plan prévoit ce changement. Concernant la remarque sur la situation des PsyEN pendant le confinement, le rectorat reconnaît que « certains PsyEN ont été très sollicités et d’autres oubliés ».
La réponse tardive concernant la réouverture des CIO est liée à l’attente du protocole académique (connu le 11/05) ensuite s’est engagé un dialogue entre les IEN-IO et les DCIO. La FSU a rappelé qu’il ne s’agissait pas d’un dialogue compte-tenu les désaccords d’un certain nombre de DCIO sur la réouverture de 2 CIO par départements et a rappelé le temps précipité entre la transmission du plan de reprise et la réouverture des premiers CIO (4 jours donc 3 jours non ouvrables).
Concernant le tableau d’avancement à la hors-classe :
o 6 PsyEN n’ont pas bénéficié de RDV de carrière : 2 pour congé maladie ordinaire, 2 étaient stagiaires, 1 était en disponibilité, 1 dont la raison n’est pas connue.
o 193 promouvables : 134 EDA (soit 69%) / 59 EDO
o 33 promotions possibles : 27 EDA / 6 EDO
o 18 hommes promouvables / 5 promus (soit 15%)
o 175 femmes promouvables / 28 promus
Souhait d’aller vers un équilibre EDA / EDO
Une collègue PsyEN est mise sur liste complémentaire dans l’attente de la décision de confirmation du départ à la retraite d’une collègue promue.
Compte-tenu du tableau et pour permettre une équité entre les collègues, la FSU est intervenue pour 1 PsyEN qui avait un avis final Très satisfaisant afin que celui-ci soit revu en Excellent et le lui permette d’accéder plus rapidement à la hors-classe lors des prochaines promotions. L’administration après examen de la situation a validé cette demande.
Avec la disparition des CAPA, les élus de la FSU ne pourront plus vérifier ces tableaux et intervenir pour une amélioration de la situation des collègues.

Les commissaires paritaires du SNES-FSU et du SNUipp-FSU
Cyrille Dubot, Évelyne Le Breton, Aude Lemoussu, Laurence Rivière, Danièle Tressières