Pour les PsyEN le feuilleton édifiant de la prise de conscience de l’administration !
Phase 1 : Tous les EPLE ferment sauf les CIO qui doivent continuer de fonctionner normalement y compris en assurant la réalisation des bilans Psychologiques et les entretiens. Le CIO de Mulhouse qui avait été fermé pour cause de cluster covid 19 se voit sommé de ré-ouvrir ! A Marseille on demande aux « mères de trouver des solutions de garde ».
Phase 2 : les psychologues avec enfants et les personnels "fragiles" autorisés à ne pas venir mais dans certaines académies avec justificatifs et permanence assurée quand même au CIO par les autres.
Phase 3 : Tout le monde reste chez soi mais joignable. D’où une tentative sur Créteil de communiquer aux établissements tous les numéros de téléphone personnels des DCIO (tentative bloquée dans l’heure par le S3).
Phase 4 : culpabiliser les collègues pour qu’ils fassent les comptes rendus de bilans psychologiques, des entretiens par téléphone (Rennes) ou qu’ils contactent les élèves de leur téléphone personnel pour les questions d’orientation.
Phase 5  ; Des inspecteurs qui demandent aux collègues de rendre un emploi du temps prévisionnel sur 27H comme d’habitude et des chefs d’établissements qui après avoir considéré que l’orientation est désormais l’affaire des profs demandent au CIO des activités sur l’orientation.

Autant de revirements et d’informations contradictoires brouillent les repères. Il faut pouvoir s’appuyer sur le collectif du CIO et rappeler les missions, la déontologie du psychologue et la prudence par rapport à l’usage de certains canaux non sécurisés. 
Cette situation de crise révèle le sous équipement chronique des CIO. Peu de téléphone professionnels alors que les rectorats les considèrent comme des personnels itinérants et peu d’ordinateurs professionnels.

On mesure bien, comme pour le travail des enseignants, que la réalité du travail du psychologue n’est pas prise en compte et que l’institution ne semble préoccupée que par le non report du calendrier et la volonté d’imposer la réalisation des tâches prévues dans n’importe quelles conditions. Cocher les cases y compris au détriment des élèves !

Fort heureusement les DCIO fortement mobilisés pour faire vivre le service, protègent leurs équipes et tiennent compte des situations individuelles et de la réalité du métier. Ils interpellent l’administration sur les dysfonctionnements qui ne vont pas manquer de se révéler lors du "retour à la normale". Dossiers CDO non achevés, voeux d’orientation non validés , élèves en rupture....

Ceci montre aussi combien le dialogue avec les collègues est essentiel pour déterminer collectivement comment répondre à toutes ces demandes, quelles sont les manières les plus adaptées en fonction des situations, comment agir dans l’intérêt des jeunes et de leurs familles.

Confinés oui, isolés non ! Le SNES contribue lui aussi à permettre ces échanges et à faire respecter nos droits et nos missions !